Quatrième de couverture
« Il y avait quelque chose de troublant à vous donner le frisson que de voir un homme, ne disposant que du toucher, admirer la statue nue de la femme qu’il aime. Ses cinq doigts, menaçants comme les pattes d’une araignée, rampaient à la surface du marbre poli. L’homme s’attarda longtemps sur les lèvres semblables à des pétales de fleur. Puis les paumes caressèrent le reste du corps, la poitrine… le ventre… les cuisses… »
Un masseur aveugle, fasciné par la perfection du corps féminin, entra6ine ses victimes de rencontre dans des mises en scène cruelles et perverses où les plaisirs sensuels et les amours troubles deviennent très vite des jeux douloureux. Caresses raffinée pour les plaisirs extravagants d’un esthète qui célébrerait l’art dans un monde beauté purement tactile.
Mon avis
J’avais dit que je découvrirais Ranpo Edogawa à la suite de ma lecture du premier tome du manga Détective Conan et c’est chose faite. Pour le coup, j’ai été vraiment estomaquée (mon estomac a été en fait très retourné tellement c’est un récit pervers et dérangeant). Ce n’est pas un roman policier au contraire de ce qui est dit sur la quatrième de couverture : il n’y a pas de véritable description de l’enquête, il n’y a pas non plus de policier ni de détective. Par contre, je dirais que c’est comme un thriller avec du roman très très noir ; vous suivez la démarche d’un psychopathe obsédé par l’esthétisme et le corps des femmes tout de même (et même le moment où il découpe les femmes et comment il disperse les morceaux tout en observant la réaction des gens). Un mois après ma lecture, je me rappelle encore l’angoisse et le dégout que j’ai ressenti à la lecture.
Ranpo Edogawa vivait au Japon dans la première moitié du vingtième siècle. Le récit date de 1931. C’est ce qui m’a fasciné : la modernité du récit (un auteur contemporain aurait pu écrire cela je pense et encore, il y a peut être plus d’autocensure dans la littérature d’aujourd’hui, moins dans les films je pense) et le décalage que je suppose avec le Japon de l’époque. Cela a du choqué un peu tout de même.
La libraire en avait un autre d’occasion, du coup je l’ai pris pour le lire (comme je disais à Niki, c’est pas comme ça que je vais faire baisser ma PAL).
Références
La bête aveugle de EDOGAWA Ranpo – traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle (Picquier Poche, 1999)
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