Quatrième de couverture
Il y a les vies que nous aimerions vivre … et celles que nous vivons, faites de compromis, de doutes, de fantasmes : le fils qui fait de la scène pour attirer l’attention de son père, la jeune femme qui comprend que ses opérations de chirurgie plastique n’ont pas réglé ses problèmes, la fan de David Bowie qui perd le sens de la réalité, l’homme qui à force de ratures, de biffures sur son agenda se rend compte que c’est son existence qu’il annule jour après jour, la victime de viol dans le déni qui relate son agression comme s’il s’agissait d’une histoire d’amour, le photographe RMIste en panne de modèles …
Avec un style concis, direct, très contemporain, cru sans jamais être cruel, Quand nous serons heureux porte un regard à la fois corrosif et humoristique sur les parents, les enfants, les amants, les maris et les femmes … Bref, sur la société et sur ses failles.
Mon avis
Je tiens tout d’abord à remercier Blog-o-Book et les éditions Le Passage pour m’avoir permis de lire ce livre qui était dans ma Liste À Lire depuis que j’avais entendu l’auteure à l’émission À plus d’un titre.
On commence sur ce qui m’a plu : les nouvelles sont courtes (au maximum 6 pages), encrées dans la vie réelle, écrites avec un ton incisif qui tape juste et là où ça fait mal. Les deux qui m’ont le plus marquées (ou le plus choquées) : le père aimant mais incestueux et la caissière qui se suicide dans le coin café. Carole Fives parle de tout le monde. On peut avoir l’impression qu’elle n’écrit que sur les paumés et sur les laissés-pour-compte mais ce n’est pas vrai car elle sait toucher à l’intime. Décrire ce que l’on ne dit à personne mais que l’on pense si souvent.
Maintenant, parlons de ce qui m’a moins plu. Comme le dit la dernière nouvelle (et je suis d’accord avec beaucoup de commentaires qu’il faut commencer par celle-là), ces nouvelles sont plombantes mais elles sont écrites un peu pour ça. Un auteur écrit ce qu’il a besoin d’écrire, pas ce que les lecteurs ont besoin de lire. Comme les nouvelles sont courtes et rapides, on peut les enchaîner les unes derrière les autres mais comme finalement elle raconte un peu toutes la même chose, on arrive à la fin à deviner ce qui va se passer car il suffit de s’attendre au pire. Cela donne un côté attendu à la fin du recueil.
En conclusion, je trouve que pour un premier recueil l’auteur fait preuve de beaucoup de talent. Je pense que si on lisait un texte de Carole Fives sans nous dire qu’il est d’elle, on pourrait le deviner rien qu’au style qui est déjà très personnel.
D’autres avis
Ceux de Gwenaëlle, de Sophielit, de Anne-Sophie, …
Références
Quand nous serons heureux de Carole FIVES (Le Passage, 2010)
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