Depuis que je suis toute petite, j’ai entendu ma mère parler des Terre Neuvas. Alors, quand j’ai vu que cet album était sorti, vous devinez que je me suis précipitée ! Quand j’en ai parlé avec un ancien collègue, il m’a dit : c’est quoi les Terre Neuvas. Je me suis sentie seule au monde. Mais bon… Pour ceux qui ne savent pas (parce que je suppose qu’il n’est pas tout seul), je précise : les Terre Neuvas ce sont ces pêcheurs qui partaient pendant des mois et des mois pêcher la morue sur les bancs de Terre Neuve, au large du Canada. Vous vous imaginez sans mal quelle vie très dure ils menaient. Pendant des mois, ils travaillaient souvent plus de 18 heures par jour en pleine mer, souvent déchaînée ; ils ne voyaient pas la terre …
C’est cette histoire que nous raconte ici Chabouté, et plus exactement l’histoire de la Marie-Jeanne pendant la campagne de 1913. En pleine campagne, les marins se mettent à mourir les uns après les autres « ni de noyade, ni de naufrage, ni de phtisie, ni de scorbut » mais plutôt exécutés ! Il y a donc un assassin à bord. Vous vous imaginez facilement l’ambiance qui règne alors sur le bâteau. On se soupçonne, on se frappe, on boit … Le scénario est impeccable : la tension monte jusqu’à une explication dramatique et un dénouement plein de l’honneur des gens de mer.
Les dessins de l’auteur, en noir et blanc, renforcent le côté très dure de la vie. Les visages sont taillés au couteau. Il faut noter qu’il y a énormément de cases où il n’y a pas de textes, seulement des dessins. Les dialogues sont réservés souvent (voire la plus part du temps) aux enguelades.
En conclusion, un très très bel album ! Par contre, je ne sais pas si ça peut plaire quelqu’un qui n’est pas intéressé par les Terre Neuvas.
Références
Terre Neuvas de Chabouté (Vents d’Ouest, 2009)
Laisser un commentaire