En ces temps où les vacanciers arrivent en masse sur les plages ensoleillées, parlons d'un archipel d'îles très isolé : l'archipel écossais de Saint Kilda. En tout cas, c'était le cas au moment où se passe cette bande dessinnée. Un jeune thésard (je fais une fixation en ce moment sur ce sujet), Darius Kingsley doit soutenir sa thèse. Le problème est qu'il change son sujet au dernier moment pour défendre les thèses de Darwin. Les grands pontes, ainsi que son père, industriel prospère, goûte fort peu à cette plaisanterie. Il décide de l'exiler pour deux ans à Saint Kilda, où a déjà été son mentor auparavant. Il découvre une communauté de gens vivant en harmonie avec leur environnement (il y a trois femmes pour un homme, pas d'arbres, pas de lois, ni de règles : les décisions sont prises en communauté ; il pêche les oiseaux avec des cannes à pêches…) Ils vivent cependant sous la coupe d'un pasteur arrivé vingt ans plus tôt et qui maintient une sorte de chappe de plomb sur cet archipel. Il y a donc une confrontation entre les deux points de vue : le pasteur qui veut continuer à imposer sa loi et maintenir la population dans une crainte d'Esprits supérieurs (dans un but qui n'est précisé qu'à la fin) et Darius qui voit plutôt une communauté à sauvegarder…
L'histoire est absolument géniale et pleine de suspens. On s'attache rapidement au personnage de Darius et à ceux des autochtones. Pour ce qui est des dessins, ce qui m'a frappé c'est l'expression de gentillesse et de joie qui émane des visages. Le dessinateur maîtrise impeccablement toute la palette des émotions : ça prête parfois à sourir quand on les voit s'étonner. Pour ce qui est des paysages, il n'y en a pas tant que ça car le récit alterne la période pré et post arrivée sur l'île (avant, Darius est à Londres). Les parties sur Saint Kilda sont dominées par le vert de l'herbe et peu par le bleu de la mer (que j'aurai aimé voir plus déchainée, mais bon) Les couleurs, pour les parties paisibles, où on découvre l'île, sont très claires : il y a une impression de lumière qui s'échappe des dessins. C'est le contraire pour les périodes où le malheur s'abat sur l'archipel et Darius.
En conclusion, on passe un bon moment avec cet album. La fin donne particulièrement envie de lire le second tome (qui n'est pas sorti).
Références
Saint Kilda – Livre I : Les esprits d'Hirta de Pascal BERTHO (scénario) et CHANDRE (dessins et couleur) (Emmanuel Proust éditions – collection Atmosphères, 2009)
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