J'ai acheté cette BD pour savoir qui étaient les Borgia. Eh oui ! cela ne m'honore pas … Enfin, maintenant je sais, en tout cas une partie vu que je n'ai pas lu les tomes deux et trois. Dans ce premier tome, intitulé du sang pour le pape, on assiste à la montée en puissance et à l'élection de Rodrigo Borgia comme pape. Mais alors, de quelle manière (ne pas avoir manger juste avant de lire la BD) !!!! Rodrigo Borgia, d'origine espagnole (de Valence), est un cardinal très influent. Il aide Innocent VIII dans la maladie en lui procurant des jeunes gens pour qu'il puisse avoir du sang frais dans les veines des femmes qui allaitent pour lui fournir du lait. Il n'hésite pas à tuer ces pauvres gens quand il dise quelque chose qui ne lui plait pas (il ne tue malheureusement pas qu'eux) , et ce n'est pas non plus grave si les jeunes meurent pendant les transfusions. Au même moment, il a quatre enfants naturels (Lucrèce, César, Giovanni et Joffré) avec une certaine Vanozza Catani : ils ont tous l'air un peu féroce. Ça c'est le début de la BD : cela permet de situer le personnage.
Quand Innocent VIII meurt, il y a l'élection du nouveau pape. Il y a deux candidats qui s'opposent à lui ; il les écarte par des procédés que l'on qualifie de très peu chrétiens. Il y a un des opposants qui a comme soutien financier 150 prêtres qui sont aussi ses amants. Pour lui, il détourne tout l'argent de l'état. Rodrigo Borgia leur fait couper leurs attributs masculins et les offre à son opposant. À l'autre candidat il offre la tête de son pourvoyeur de fond. Après toutes ces manoeuvres sanguignolentes, il arrive à se faire élire pape. C'est aussi dans ce tome qu'on fait la connaissance des enfants et de leurs personnalités très particulières (Lucrèce et César entre autre).
J'ai donc appris plein de choses sur les Borgia dans ce premier tome (les premières recherches internet me permettent de penser que ce qui est dit est exact, en tout cas grosso modo). On rencontre Savonarole que je connaissais de nom mais que je ne situais pas historiquement. Les dessins sont assez crus (il y a beaucoup de sang et de gens nus) mais vu ce que j'ai raconté avant vous vous en seriez doutés. J'ai lu un commentaire sur amazon qui disait que les dessins étaient trop modernes pour ce qui étaient des personnages : Lucrèce que l'on voit sur la couverture ne ressemble pas à une femme de la Renaissance mais plutôt à une femme moderne. Je ne sais trop qu'en penser car quand on regarde les portraits elle a l'air blonde et élancée. Les visages sont particulièrement soignés : Savonarol et Innocent VIII m'ont fait très peur. On peut lire la mort sur leur visage. Là encore les yeux sont très expressifs. Cette impression est renforcée par les couleurs. Les personnages ressortent des images, alors que les décors sont vraiment des décors. On voit sur toutes les vignettes les "coups de pinceaux" (je ne sais pas si on peut dire ça) : cela donne l'idée de peintures plutôt que de dessins. Je n'avais jamais vu cela dans les quelques BD que j'ai lu.
Cet album m'a donc particulièrement plu pour son aspect historique. L'aspect graphique, assez particulier, m'a aussi fortement intéressé. Je n'hésiterais donc pas à lire les deux autres tomes en espérant qu'ils soient aussi bien.
Références
Borgia – tome 1 : Du sang pour le pape de Jodorowsky (scénario) et Manara (dessins) (Albin Michel, 2004)
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