Un petit extrait
Le nom seul fut comme l’étincelle tirant un feu d’artifice d’associations dans mon cerveau. Mycroft est le frère aîné de Sherlock Holmes. C’est un fait – un fait fictionnel, dans la mesure où c’est Arthur Conan Doyle qui l’a inventé, et non Patrick. Mycroft n’est mentionné que dans une poignée de récits de Doyle et son absence a quelque chose de troublant.
Rien n’explique vraiment Mycroft. Il est superflu dans ces récits. C’est ce qui le rend intéressant. Il n’a pas été créé dans un but précis, il n’a aucune fonction dans l’intrigue. Il est là parce qu’il est là, fringant et inutile – comme les meilleures choses. Il vient en prime, un petit plus offert à l’imagination du lecteur.
Et pour ce qui est des personnages de fiction, on en sait encore moins sur lui que sur la plupart des autres. Après tout, à quoi tient le personnage d’un livre ?
Mon avis
C’est une histoire de frères, de famille et d’héritage dans tous les sens du terme. Damien March, habitant Londres et travaillant pour la BBC, hérite de la maison de son oncle sur une île de la côte est des États-Unis. Il hérite sous des conditions bien particulière. Tout cela amène Damien a quitté son boulot et à partir quelques temps aux États-Unis. Bien sûr, cela aura plus d’effet sur lui. Il passe de « Patrick qui ? » à l’annonce du décès de son oncle à « ah, j’étais son neveu préféré ». Donc toute la première partie du livre, c’est ça : il se rappelle et essaye de s’adapter à sa nouvelle vie (qui devient un peu celle de son oncle), avec des gens un peu particuliers (surtout l’ancienne maîtresse). Ensuite, il trouve un manuscrit de son oncle (qui était écrivain) intitulé Les confessions de Mycroft Holmes. Commence alors le Jeu de Pistes. Qu’est-ce qu’a voulu dire Patrick à son neveu préféré ? Marcel Theroux développe alors tout le parallèle entre les frères : Sherlock et Mycroft, le père du narrateur et Patrick, le narrateur et son frère … Tout cela est très bien mené jusqu’à la révélation finale.
Dès le départ du livre, on est entraîné, on tourne les pages sans s’en rendre compte. Cela vient du style très alerte qu’à adopter Marcel Theroux. On arrive à sentir Damien, à penser avec lui, à le comprendre. C’est un gars éminemment sympathique et du coup tout se passe très bien.
Tout est rassemblé dans ce livre pour faire un très bon moment de lecture : l’histoire est bien menée, les personnages sont typés, le style est vif …
D’autres avis
Ceux de Keisha, Clara, Cathulu et Cuné.
Références
Jeu de pistes de Marcel THEROUX – traduit de l’anglais par Stéphane Roques (Plon / Feux croisés, 2011)
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