Le tableau ci-contre représente l’écrivain Leonid Andreïev (1871 – 1919), peint par Ilya Repine (tableau visible à la galerie Tretiakov). Je ne le connaissais pas du tout avant d’aller faire un tour sur le site de La bibliothèque russe et slave. Bien sûr, je n’ai pas choisi son œuvre la plus connue : Les Sept Pendus. J’aurais peut être due car autant j’ai été convaincue par le style, par la narration, autant l’histoire m’a parue bien mais sans plus (on va dire un peu trop morale à mon goût, ou plus exactement un peu trop sage).
Kijnakof s’approcha le dernier de tous. Pendant un instant ses doigts se trouvèrent en contact avec quelque chose de vivant, de duveté comme du velours, et si délicat et si frêle que ses doigts lui semblèrent devenir étrangers à lui-même et délicats eux aussi. Alors, le cou tendu, le visage insconsciemment illuminé par un sourire de bonheur singulier, le voleur, la prostituée, l’homme solitaire et perdu restèrent là, autour de cette petite vie, chétive comme un feu dans la plaine, qui les appelait vaguement pour les mener on ne sait où, promettant quelque chose de beau, de lumineux, d’immortel, les regardait avec orgueil, tandis qu’au-dessus du plafond bas s’étageait la lourde masse de pierres de la maison, dont les chambres spacieuses étaient habitées par des gens riches qui s’ennuyaient.
Un homme dépressif, que la mort guette, habite un appartement collectif avec ce que l’on pourrait appeler le « bas-fond » de la société. Par quelques circonstances, arrive un jour dans cet appartement une femme, mère célibataire, et son nouveau-né. Ils réconcilient tous les habitants (c’est le sens de l’extrait que l’on peut lire au-dessus). Je trouve que cela fait vraiment un peu trop Jésus et Vierge Marie. On se dit qu’après tout le monde va avoir une vie plus heureuse, plus belle, pleine de richesse dans le cœur. Mais en fait pas du tout. La dernière phrase de la nouvelle est, en parlant de l’homme dépressif,
Mais à son chevet, la mort avide s’était déjà assise, sans bruit, et elle attendait, calme, patiente et obstinée.
C’est ce qui fait que je n’ai pas compris. Qui faut-il voir en Leonid Andreïev ? Un écrivain chrétien ? Ou pas ? Je vais continuer à explorer ses textes pour comprendre (les éditions José Corti ont tout de même édité toute son œuvre)(en tout cas, il y en a six volumes).
Références
Dans le sous-sol (1901) de Leonid ANDREÏEV – traduction de Serge Persky, parue dans la Revue bleue, série 4, tome 20, 1903.
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