Le recueil de nouvelles est sous-titré contes et récits de la vie médicale. Sans le sous-titre, on n’aurait pu se douter du contenu du livre puisque la lampe rouge signalais dans le Londres victorien (je ne sais pas si c’était pareil à Paris par contre) les médecins. Nous voilà, prévue Conan Doyle va nous parler médecine au cours de ces quinze textes que je qualifierais d’inégaux. En effet, quand le médecin Conan Doyle nous parle anecdotes médicinales, je dis bof, bof (je dirais sans intérêts car on ne retient rien). Quand le médecin observe la société, ce qu’elle va devenir …, j’applaudis des deux mains car on reconnaît l’homme derrière le médecin. Quand le médecin nous raconte des histoires à dormir debout, mettant en scène des médecins mais ne parlant pas du tout de médecine, je trouve ça extraordinaire car on retrouve le conteur des aventures de Sherlock Holmes. Pour vous mettre l’eau à la bouche, je vais essayer de résumer chacune des nouvelles de manière très courte.
En retard sur son temps : deux jeunes médecins critiquent les méthodes d’un de leur collègue plus âgé qui exerce la médecine selon l’ancienne mode. Mais devinez qui ils appellent quand ils tombent malades ?
Sa première opération : un étudiant en médecine de première année assiste à sa première opération …
Un traînard de 1815 : un homme de 90 ans n’est toujours pas mort alors qu’il a fait Waterloo. Tout le monde s’étonne d’une telle vitalité et se demande ce qui pourrait faire décéder ce vieux monsieur si fragile et si robuste à la fois.
La troisième génération : un homme arrive avec une maladie qu’il est plutôt susceptible d’avoir attrapé par un mode de vie dissipé, ce que pourtant il n’a pas. Il pense alors que c’est l’hérédité qui joue et qu’il paye les péchés de son grand-père.
Un faux départ : nouvelle très autobiographique car elle raconte les débuts difficiles d’un jeune médecin qui tente de s’installer.
La malédiction d’Ève : la nouvelle raconte les affres d’un futur papa face à un accouchement difficile et aux silences des médecins.
Deux amoureux : un médecin se repose tous les jours sur le même banc qu’un vieux monsieur. Il observe un dégradation très nette de son état de santé qui lui fait craindre le pire mais quatre jours après, il est redevenu jeune homme. C’est le miracle de l’amour !
L’épouse du physiologiste : nouvelle dans la veine de celle de Mary Elizabeth Braddon puisqu’il est question de femme que l’on croyait morte mais qui ne l’était pas et que l’on retrouve tout en étant toujours aussi amoureux. Dans cette nouvelle, on découvre encore une fois (avec la précédente) qu’un médecin n’est pas forcément le plus à même de comprendre et de vivre l’amour.
L’histoire de Lady Sannox : il faut absolument lire cette nouvelle ! absolument, absolument ! C’est l’histoire de la vengeance diabolique, voire perverse, d’un mari cocufié sans aucune honte et sans aucune pudeur par sa femme et qui va se servir des talents de médecin de l’amant (du dernier amant) de sa femme.
Un question de diplomatie : ou comment une femme diplomate arrive à faire faire ce qu’elle veut au Ministre anglais des Affaires étrangères cloué à la maison à cause d’une crise de goutte.
Un document médical (un exemple de nouvelle sans intérêt) : un homme écrit la conversation de trois médecins qui parlent boutique et se décrivent leurs cas les plus intéressants.
Le lot 249 (nouvelle écrite pour Niki par Conan Doyle) : un étudiant oxonien en médecine habite au-dessus d’un étudiant en langues orientales qui a une momie chez lui. Celui-ci a trouvé le moyen de la ressusciter. Il s’en sert pour se venger des gens méchants avec lui. L’étudiant en médecine va essayer de sauver Oxford !
La fiasco de Los Amigos : ou les débuts de l’exécution par le courant électrique. Comme on ne sait pas encore la dose qu’il fallait mettre, les « spécialistes » préconisaient le maximum. Dans ce cas, le cobaye plutôt que mourir va devenir « immortel ».
Les docteurs de Holyland : ou comment un docteur découvre qu’une doctoresse est une médecin ET une femme.
Propos d’un chirurgien (sans intérêt à mon avis) : sur la manière dont les patients appréhendent la mort.
Références
Sous la lampe rouge – contes et récits de la vie médicale – traduits de l’anglais par Christine Le Boeuf – posface du docteur Dominique Sassoon (Un endroit où aller – Actes Sud, 2006)
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