Quatrième de couverture
« C’est une invention bien connue de conspirer contre le Parti avec des romans », a dit le président Mao. Un précepte que méditent les habitants de la cité lorsque monsieur Ma, le libraire, est arrêté un soir de l’hiver 1962. Son crime ? Posséder dans ses rayons un roman étranger à propos d’un certain docteur russe. Sa peine ? Trente ans d’emprisonnement pour « activités contre-révolutionnaires ». Vingt ans plus tard, Ma est libéré. La Révolution culturelle est loin, Mao est mort, les autorités encouragent l’initiative privée. Que pourrait faire le vieux Ma après tant d’années de prison ? Contre toute attente, son nouveau commerce est un succès. Une reconversion à mille lieues de la littérature. Quoique …
Mon avis
Lecture découverte grâce à Michel Sender. Merci à lui !
Je suis bien embêtée pour parler de ce livre parce que la quatrième de couverture dit tout (l’histoire à mon avis n’est pas si importante, c’est pour ça que je l’ai reprise), parce que je n’ai jamais lu Qiu Xiaolong (et pourtant c’est pas faute de l’avoir vu en librairie) et encore moins son recueil Cité de la poussière rouge (le livre est une nouvelle de la même inspiration que celles du recueil, apparemment).
C’est donc un livre très court, en réalité, une nouvelle de soixante pages. Vous vous doutez que ce qui m’a parlé c’est le libraire et les lecteurs. Le libraire est de ceux qui vous laissent lire les livres dans la librairie, qui voit le métier de libraire comme un métier de passeur, d’autant plus que le monde « extérieur » à la librairie est troublé. Ses lecteurs lui en sont infiniment reconnaissants, notamment un jeune homme, qui a lu toutes les enquêtes de Sherlock Holmes (encore lui) dans la librairie sans les acheter. Il décide d’enquêter lorsque monsieur Ma est arrêté. On découvre alors un homme qui vit par et pour les livres.
La deuxième partie, celle d’après la libération, je l’ai surtout vu comme une sorte de clin d’œil où finalement les lecteurs forment une communauté silencieuse qui s’entraide, alors que les autres ne comprennent pas. Pour tout dire, là c’est un peu mon interprétation de lecture mais j’ai aimé le voir comme ça, aimé penser que finalement le libraire est un homme sage qui part toutes ses lectures sait voir le monde.
Vous vous doutez que j’ai aimé me plonger pendant une heure dans ce récit trop court. L’impression que l’on a en fermant le livre c’est surtout une impression de mode révolu, de monde suranné. Le rythme est lent et doux (le décalage est frappant si on considère que l’on nous parle de l’arrestation d’un homme qui a le malheur de vendre un livre).
Un beau moment de lecture.
Références
La bonne fortune de monsieur Ma de Qiu XIAOLONG – traduit de l’anglais (États-Unis) par Fanchita Gonzales Battle (Lina Levi / Piccolo, 2011)
Laisser un commentaire