Mon avis hautement intellectuel sur des livres qui le sont tout autant manquait à … une personne, mon frère qui écris des mails en disant que cela fait tant de jour que je ne publie pas. Tout ça combiné au fait qu’il lit un livre tous les deux ans en moyenne (et sélectionné par sa sœur de préférence, en tout cas je l’espère) fait qu’aujourd’hui un avis.
Une phrase pour illustrer tout le bien que je pense de ce livre :
« Le canot de la police dévorait l’eau comme un requin affamé. » (p. 156 pour les curieux)
On comprend bien l’idée de ce que l’auteur voulait comme image. Mais là, la phrase est juste très très … sans sens par exemple. Au dernière nouvelle, un bateau qui dévore l’eau, pour moi, c’est un bateau qui coule. Un requin affamé qui se nourrit d’eau je n’y crois pas non plus parce que j’ai vu Les dents de la mer. À moins qu’il y ait des requins qui vivent (d’amour et) d’eau (fraîche). Tout cela a été débattu par le comité hautement littéraire de mon blog (c’est-à-dire mon frère et mon père, qui lit encore moins que mon frère) et mérite éclaircissement de personnes extérieures. Je compte donc sur vous (oui, oui, je parle à mes deux lecteurs).
Tout cela ne serait pas grave si ce n’était pas symptomatique du livre. En fait, il y a beaucoup de fautes d’orthographe, de fautes de frappes, de tournures étranges. Vous allez me dire « sur ton blog aussi ! » Je suis d’accord mais je n’écris pas de romans.
Ce que la quatrième de couverture ne dit pas (par contre, elle dit , ainsi que la couverture, qu’il va y avoir du Sherlock Holmes : je viens de me rendre compte que je ne l’avais pas dit c’est pour ça que je le rajoute), c’est qu’en réalité, il s’agit de trois courts romans ou nouvelles. Les trois sont liés, je dirais un peu comme d’habitude, par la fameuse malle de Watson. Ce qui change, c’est qu’au lieu d’être retrouvé par un héritier, elle est retrouvé par un ami du narrateur / traducteur dans une brocante à Londres et lui est offerte en cadeaux. Le truc tout à fait crédible, qui se permettrait d’en douter.
Le premier récit est plutôt intéressant car il mêle SH, Watson, le père de Lovecraft, Arthur Conan Doyle et le Necronomicon (je fais ma savante alors que j’ai jamais lu Lovecraft mais Matilda, oui, alors vous pourrez lui poser des questions). Dans l’ensemble, bien construit et bien structuré, ce roman est très sympa à lire. Ce qui est gênant, c’est que finalement, on retrouve beaucoup d’éléments des aventures de Sherlock Holmes, sans note de bas de page les citant, et cela donne une impression de déjà vu assez prégnante. Le narrateur s’en explique à la fin, mais bon, cela donne une impression décevante encore plus. À cela, s’ajoute le fait que le récit est écrit par Watson sans en adopter le style. On comprend bien que c’est l’auteur qui a voulu donner son avis mais c’est lourd. Notamment l’avis sur le deuxième mariage déjà lu ailleurs sans pour autant qu’il y ait de citation de la part de l’auteur.
Le deuxième récit qui est en réalité une longue nouvelle est complètement raté, pourtant cela partait d’une bonne idée puisque il s’agissait de faire revivre Dracula, qui serait chassé par van Helsing, Seward, Sherlock Holmes et Watson. Plutôt bien ! Mais l’auteur a choisi un mode de narration très compliqué puisqu’il mélange les journaux de Seward et Watson sans faire de lien alors que finalement quand c’est fait dans les aventures écrites par Conan Doyle, c’est fait et Watson dit, je vais faire parler telle personne (en tout cas, c’est ce dont je me rappelle).
Le troisième récit lui est une courte nouvelle, de facture classique, qui elle aussi aurait pu être très bien si elle n’avait tourner en ridicule Watson. Sherlock Holmes est à la retraite dans le Sussex, Watson lui envoie un télégramme de Londres pour l’appeler sur une affaire. Le jour d’après, Watson voit à sa porte Billy, le groom du 221B Baker Street, qui lui dit que Sherlock Holmes veut qu’il lui apporte, à lui SH, son courrier en main propre. Et là, on se dit Sherlock est à Londres en toute logique parce que sinon comment Billy ferait mais ça Watson ne le comprend et est encore une fois surpris que Sherlock Holmes est enquêté encore une fois en déguisement. Puis, il y a une autre phrase du genre « j’ai appelé Billy pour lui remettre un télégramme » après nous avoir expliqué que le docteur n’habite plus au 221B Baker Street, je me demande encore où Watson l’a appelé.
Je vous épargne « les escaliers grinçants ».
Si on suit le raisonnement de l’auteur, je préfère très nettement que les aventures de Sherlock Holmes aient été écrites par Conan Doyle que par Watson.
Références
Sherlock Holmes et la sagesse des morts de Rodolfo MARTINEZ – traduit de l’espagnol par Jacques Fuentealba (les éditions Mnémos, 2010)
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