Les Européens de Henry James

Quatrième de couverture

« Je n’espère pas les trouver intelligents, ni aimables – du moins au début – ni élégants, no intéressants. Mais j’exige qu’ils soient riches, tu peux en être sûr. »

La Baronne Münster a abandonné l’Europe et son mariage raté ; accompagnée de son frère Félix elle s’apprête à rencontrer leurs cousins d’Amérique. Malgré l’austérité toute puritaine de ces parents Bostoniens, Eugénie est résolue à faire bon usage de son éducation raffinée pour trouver un nouvel époux. Riche.

Mon avis

D’un côté il y les Européens. Ils sont deux, un frère et une soeur : Félix Young et la Baronne Münster (je n’ai pas arrêté de penser au fromage parce que dans le livre il n’y a pas les trémas sur le u). Le premier, artiste, aime la vie. Il apprécie des plaisirs simples, aime regarder les choses nouvelles et s’extasie sur tout et trouve tout intéressant. Quelqu’un qu’on a plaisir à cotoyer, quoi. La deuxième est plus sophistiquée (plus compliquée serait plus adapté) ; elle a une très haute opinion de sa personne. Elle a conclu un mariage morganatique (je fais ma savante, mais j’ai du regarder dans le dictionnaire) avec un prince régnant allemand. Son mariage n’étant pas un vrai mariage, il peut la répudier et c’est ce qu’il veut faire (en gentleman, il lui laisse quand même le choix du moment). Elle espère se trouver une nouvelle situation, de préférence avec un homme riche, en Amérique où elle part visiter ces cousins de Boston.

Nous en voilà donc à parler des Américains : ceux-ci sont très puritains. Pour ces gens, la vie ne peut pas être simple, drôle et ne peut sûrement pas être une source de joie. Tout le contraire de l’opinion des deux Européens.

Dans les cousins, il y a Mr Wentworth, ces deux filles Gertrude et Charlotte, son fils Clifford. Autour d’eux gravitent d’autre cousins les Acton : Robert, Lizzie et leur mère. Il y a aussi Mr Brand, un homme d’église.

Après le « choc » de l’arrivée des cousins européens qu’on ne connait pas, les Wentworth décide de coucher le frère et la soeur dans une maison séparée de la leur, de l’autre côté de la rue. C’est cette rue qui va symboliser le fossé entre Américains et Européens. Ils se regardent un peu comme des bêtes curieuses ; c’est très drôle à lire. Cela m’a un peu rappelé La Sorcière de Salem d’Elizabeth Gaskell (en un peu moins violent heureusement). Le thème dans lequel s’exprime cette incompréhension c’est l’amour … Et là vous allez voir que mon résumé va devenir très compliqué ! Félix tombe follement amoureux de Gertrude au premier regard. Mais celle-ci, dans la tête de Mr Wentworth, est destiné à Mr Brand qui saura tempérer son caractère emporté. Charlotte et Mr Brand sont amoureux mais même eux ne le savent pas ; ils vont le découvrir au fur et à mesure. Clifford est amoureux de Lizzie Acton. Robert tombe amoureux (et c’est réciproque) de Eugénie. Le roman est comment ils vont réussir à démêler cet imbroglio. J’ai tout simplement adoré !

Il faut quand même l’avouer c’est un peu moins fluide que Washington Square : il y a quelques passages un peu longs (c’est une des toutes premières oeuvres d’Henry James avant même Washington Square) et des phrases où je me suis posée la question du sens (c’est un problème de traduction à mon avis) mais cela reste plutôt très bon.

À noter l’explication de Patrick Besson, dans la préface, pour lire Henry James :

« Il y a deux parties dans l’oeuvre romanesque de Henry James : la première et la faconde. Il a écrit à la main tant que celle-ci ne lui a pas fait mal, puis il s’est mis à dicter. C’était un grand et gros bavard, ainsi qu’en témoigne la dizaine de milliers de mondains qui ont dîné avec lui. À partir de L’Âge difficile, il devient difficile à lire car il parle trop. Son trait s’est perdu puisqu’il ne se sert plus d’une plume. Les histoires sont toujours aussi bonnes – comme tous les dîneurs en ville, James était maître en bonnes histoires – mais trop de salive les embrouille.« 

D’autres avis

Celui de Whiterose

Sur le film de James Ivory adapté du livre : L’oeil sur l’écran

À noter : le 15 avril, on a fêté le 166 ième anniversaire de la naissance d’Henry James. On nous le dit ici.

Références

Les Européens de Henry JAMES – traduit de l’anglais (États-Unis) par Denise Van Moppès, préface de Patrick Besson (Points – collection Signatures, 2009)


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Commentaires

Une réponse à “Les Européens de Henry James”

  1. […] dans la présence de ces étrangers, peut-être trop charmants.    Autres avis: Cléanthe, Cécile,    Les Européens, Henry James,  Traduit de l’anglais par Denise Van Moppès,  1878/1955 […]

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