Là est la danse de Amy Sackville

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Présentation de l’éditeur

En 1899, l’explorateur Edward Mackley part à la conquête du pôle Nord. Sa jeune épouse, Emily, attend son retour… en vain. Prisonnier de la glace, le corps d’Edward est retrouvé au bout de soixante ans. Dans sa main, un journal de bord retraçant l’odyssée de l’équipage et une photo d’Emily, qui se laisse mourir [notez l’importance de la dernière virgule].

Un siècle plus tard, au cours d’une journée d’été étouffante, sa descendante, Julia Mackley, déambule dans la maison familiale, s’efforçant de mettre de l’ordre dans les reliques de cette expédition funeste. Mais tandis qu’elle se plonge dans le passé de ses aïeux, Julia découvre une vérité qui fait voler en éclats ses certitudes et éclaire d’une lumière nouvelle les fêlures de son propre mariage…

Un premier roman envoûtant porté par une construction virtuose. Avec ses héroïnes inoubliables, Amy Sackville nous offre une méditation poignante sur les distances – géographiques et émotionnelles – qui peuvent séparer deux êtres.

Mon avis

À la lecture de la quatrième de couverture, je m’attendais à retrouver un roman polaire, avec une descendante qui fouillait dans le passé pour trouver des secrets de famille. En réalité, il y a un peu de cela mais les thèmes principaux sont l’Amour (oui avec un grand A, carrément), la filiation, l’empreinte des générations passées sur la génération présente, surtout quand on vit dans une maison familiale.

C’est le cas de Julia et Simon qui ont emménagé dans la maison familiale, située à la campagne, il y a moins d’un an suite au décès de la grande tante de Julia, Helen. Simon est architecte et fait le trajet tous les jours pour Londres, laissant seule Julia. Celle-ci ne travaille plus pour s’occuper des archives familiales. Dans la famille, il y a un héros, un explorateur de l’Arctique, Edward. C’est la légende familiale puisqu’il n’est jamais revenu, laissant seule sa jeune épouse Emily à la sortie de sa lune de miel. Pour être plus exacte, c’est Emily, la légende familiale. Elle a attendu que l’on retrouve son mari 60 ans pour pouvoir mourir à l’âge de 80 ans. C’est cet amour sans faille, alors que tous avait perdu espoir, qui fait l’admiration de Julia. On sent cette femme très fragile, suite au décès de sa tante qui était le pilier de sa vie après le départ de sa sœur, la mort de ses parents, d’autant que son mariage avec Simon n’est pas des plus heureux. Ce sont deux introvertis, chacun n’osant pas aller vers l’autre. Simon n’arrive plus à savoir comment rendre heureux sa femme, tant celle-ci semble enfermée dans ses rêves. L’histoire d’amour d’Emily lui renvoie ce qu’elle considère comme l’échec de sa vie. Elle passe ses journées à s’imaginer Emily, Edward, à partir de lettres d’Emily (qu’elle n’envoyait pas bien sûr) et du journal de bord de l’expédition (les parties polaires du roman sont romancées). Son but est de les ressentir tous les deux, de ressentir la glace. Elle vit donc dans son monde parfait où l’amour n’est que pureté …

Le roman alterne période actuelle et période Emily / Edward, le lien étant Julia en personne ou la maison et ses meubles. La construction en cela est très brillante car les transitions se font sans à coup.

Ce qui m’a un peu dérangée, c’est l’héroïne. Elle m’a semblé trop humaine, pas très personnage de roman. Elle est trop indécise. Elle semble intouchable pour son mari mais aussi pour nous. On ne peut que l’admirer de l’extérieur (cela vient du choix du narrateur extérieur aussi car Simon est aussi difficilement palpable). Quand elle découvre le fameux secret de famille, elle n’en fait rien. Cela ne la fera pas aller mieux. Elle continuera son petit bonhomme de chemin comme vous et moi aurions pu le faire.

Le roman est porté par une écriture très évocatrice et surtout un ton très particulier. Le narrateur omniscient interpelle fréquemment le lecteur pour lui dire quoi penser mais aussi dans les descriptions des lieux qui n’ont pas été sans me rappeler Virginia Woolf, mais en plus lourd. Amy Sackville arrive à faire passer d’une époque à une autre à travers la description de la maison. On est comme une feuille qui se déplace vite et voyant tout à l’intérieur de la maison.

Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. Il m’a plu mais je suis tout de même restée sur ma réserve avec l’héroïne. J’ai aussi trouvé qu’il emportait difficilement dans le Grand Nord. C’est pourtant ce qui m’avait fait choisir de lire ce roman initialement.

Références

Là est la danse de Amy SACKVILLE – traduit de l’anglais par Isabelle Chapman (Les Escales, 2012)


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Commentaires

2 réponses à “Là est la danse de Amy Sackville”

  1. Avatar de lewerentz

    Et bien moi, ce qui me retenait vis-à-vis de ce roman, c’est justement le côté « grand Nord ». Toutefois, ton avis en demi-teinte me fait hésiter. A voir.

    1. Avatar de cecile
      cecile

      L’auteur parle un peu du Grand Nord tout de m^me mais c’est trop inventer à mon avis. Je dirais qu’il faut plutôt tenter s’il sort en poche parce que bon, le secret de famille n’est pas transcendant non plus.

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