Abdallahi de Dabitch et Pendanx

Abdallahi1Abdallahi est un diptyque racontant le voyage de René Caillé, le premier blanc à être rentré à Tombouctou. En fait, le terme qui convient est plutôt chrétien et d’après Wikipédia ce n’est même pas vrai. N’empêche que cette BD nous parle d’un périple hors du commun.

J’ai pris complètement au hasard ces deux BD à la bibliothèque, juste en regardant les dessins qui sont absolument magnifiques. C’est seulement rentrée au bureau que j’ai regardé le résumé de la couverture. J’en parle à mon chef qui me répond « comment cela tu ne connaissais pas ? » J’ai cherché donc sur internet pour bien vérifier que c’était une histoire vraie. C’est le cas. Vous pouvez même lire le récit de son voyage (écrit par lui-même donc) aux éditions La Découverte. Il y a même un petit livre Géo sur la ville de Tombouctou écrit par René Caillé.

Tome 1 : Dans l’intimité des terres

Ce tome commence par l’introduction de René Caillé chez les Braknas (en Mauritanie). En effet, il vient y demander asile et protection dans le but d’apprendre l’arabe et de devenir musulman. Il ment en toute conscience et à tout le monde pour arriver à son but ultime : explorer des terres inconnues. Bien que méfiants, les Maures Braknas l’aident mais quand il a atteint son but, il prétexte de devoir retourner au comptoir de Saint-Louis du Sénégal pour récupérer ses marchandises. Il ne part pas seul mais avec Arafanba, un esclave noir affranchi de la tribu. En fait, il vient demander de l’argent pour arriver à son objectif de découvrir de nouvelles terres. On lui refuse sous prétexte qu’il n’est pas assez préparé. Il apprendra une nouvelle intéressante pour lui : une prime est offerte au premier Français (blanc, chrétien, Européen, comme vous voulez) qui entrera dans la ville de Tombouctou. De ce que j’ai compris, il y déjà des gens qui y sont rentrés mais ils n’en sont pas revenus. Arafanba décide d’aider René Caillé à faire ce voyage même si celui-ci lui a menti et lui mentira tout du long (en effet, il ne se confiera pas trop de peur d’échouer). Ce tome raconte le début du périple de René Caillé et d’Arafanba.

Tome 2 : Traversée d’un désert

Au début de ce tome, on retrouve Abdallahi, allias René Caillé essayant deAbdallahi2 traverser le fleuve Niger. Tombouctou approche … J’ai trouvé que cette partie était très intéressante d’un point de vue historique. L’esclavage ayant été interdit en Europe, les Noirs ont continués à être esclave, vendus par les Maures. Je ne savais pas du tout. Les scènes de détresse et de courage sont poignantes.  Abdallahi et Arafanba arrivent après maintes péripéties à Tombouctou. René est particulièrement déçu car cette ville est complètement « endormie » et ne présente pas les splendeurs tant fantasmées par les Européens. Désirant rentré en France, René doit traverser le Sahara pour rejoindre Tanger et le gouverneur de France. Ce sera la partie la plus éprouvant de son voyage, car là il sera vraiment seul.

ArafanbaDans une postface, les auteurs expliquent avoir adaptés quelque peu le récit de René Caillé et en particulier, avoir donné une part plus importante à Arafanba qui n’est que mentionné dans le livre de l’explorateur.

Comme je l’ai dit au début de ce billet, ce sont les dessins qui m’ont particulièrement attirés vers cette BD. Chaque vignette est une sorte de petit tableau où tout est intense. J’ai particulièrement apprécié la manière qu’a eu le dessinateur de nous faire admirer les splendeurs de l’Afrique, les populations simples et très gentilles. Pour cela, il a utilisé des couleurs vives, des visages et des corps qui ressortent du paysage.

AbdallahiJ’ai moins apprécié les parties sombres, plus obscures marquant des zones de doute et de danger dans l’histoire, tout simplement parce que mon ressenti était moins intense après avoir été plongé dans un monde splendide. C’est mon goût personnel. Le seul regret que je pourrais avoir est de ne pas toujours avoir reconnu Abdallahi. Je ne sais pas si c’était voulu par les deux auteurs pour montrer la profondeur du mensonge et des transformations que René s’est infligé pour réaliser son rêve.

En conclusion, c’est une histoire intéressante (et avant inconnue de moi), servie par des dessins sublimes, lumineux, extrêmement travaillés.

Références

Abdallahi – première partie : Dans l’intimité des terres de Christophe DABITCH (récit) et Jean-Denis PENDANX (dessin et couleur) (Futuropolis, 2006)

Abdallahi – deuxième partie : Traversée d’un désert de Christophe DABITCH (récit) et Jean-Denis PENDANX (dessin et couleur) (Futuropolis, 2006)


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