La cour des grands de Jacques-Étienne Bovard

Présentation de l’éditeur

Xavier le jeune judoka, Charlène la belle voyageuse, Borloz le motard pornographe. Poins communs : auteurs de romans de gare, apparemment aussi contents de leurs vies que sans arrière-pensées.

Or, les voici précipités dans « L’Escapade » de Francophones sans frontières, qui cette années invite la fine fleur des écrivains de Suisse romande, parmi lesquels le fameux Pierre Montavon, apôtre de l’écriture « sacrée » et papable sérieux pour le Prix Nobel. Ce qui devait être une villégiature se transforme en poudrière. Les « pitres » n’ont pas leur place dans cette cour-là. Ils s’incrustent, pourtant. « Après tout, écrire, lire, pourquoi faudrait-il que ce soit réservé ? » Ce n’est peut-être pas réservé, mais certes jamais innocent…

Strasbourg, Verdun, Reims, Château-Thierry, Paris jalonnent les péripéties de cette initiation à la fois farcesque et grave, entre vanités et vérités. Personne ne sortira indemne de l’affrontement, avec les autres ou avec soi-même.

Mon avis

Voilà un livre que j’ai trouvé éminemment sympathique car tout y est caricature. D’abord, les écrivains de ce que l’on pourrait appeler des livres de supermarché (ce n’est pas du harlequins mais des livres faciles écrits tous avec la même recette, sur le même thème mais il y a des collections différentes …) Il y a la file prête à tout pour réussir quitte à coucher avec un gars qui la dénigre, un gars qui écrit du porno mais adorerait être considéré comme un « véritable » écrivain et aussi vivre ce qu’il écrit. Mais aucun ne se pose de question sur son travail d’écriture et surtout tous les deux évaluent leurs livres très haut sur une échelle qui leur est propre.

En cela, Xavier (je vous préviens c’est le personnage que j’ai adoré à cause de ses questionnements) pense que ses livres lui servent à vivre, c’est un lecteur qui sait faire la différence entre chef d’œuvre, roman cool à lire mais aussi livre trop encensé. Bien sûr, il aimerait écrire des chefs d’œuvre et laisser sa patte sur le monde. Il est conscient qu’il doit progresser, et quoi de mieux que sa rencontre avec le fameux Pierre Montavon.

Seulement celui-ci est trop dans son personnage de grand écrivain pour pouvoir entendre la demande de Xavier, qui est le seul de l’histoire à progresser, à s’adapter, à chercher à arrondir les angles … Le grand écrivain ira quand même jusqu’à coucher avec Charlène dont il a osé dire un mot gentil pour pouvoir arrivé à ses fins, et le pire c’est qu’elle y croit. Pierre Montavon, c’est surtout l’occasion pour Bovard de nous décrire un égo sur-dimensionné d’écrivain. Il nous parle surtout de la cour qui l’entoure, des gens qui encense par devant mais enfonce par derrière, un monde de faux-cuterie.

Vous l’aurez compris tout le monde y passe. C’est vraiment sans concession, mais vraiment bien ! Le seul bémol, c’est qu’à mon avis il y a des mots suisses et du coup j’ai pas tout compris non plus.

Références

La cour des grands de Jacques-Étienne BOVARD (Bernard Campiche Éditeur, 2010)


Publié

dans

,

par

Étiquettes :

Commentaires

6 réponses à “La cour des grands de Jacques-Étienne Bovard”

  1. Avatar de niki

    tu en parles si joliment que j’ai envie de noter – mais que devient ma PAL boudiou de boudiou 😀

    1. Avatar de cecile
      cecile

      Nous parlons de LAL dans ce cas là. Ce n’est donc pas grave. Je viens de lire un livre où le gars explique qu’on n’est pas au catéchisme : l’intention n’est pas l’action tout de même.

  2. Avatar de lewerentz

    Des mots suisses !?! ;-D

    1. Avatar de cecile
      cecile

      @ Lewerentz : en tout cas des mots que je n’ai pas compris. J’en ai déduis qu’ils étaient suisses. Ou peut être bovardiens …

  3. Avatar de DF

    C’est vrai que Bovard assume sa suissitude sans complexe. Dans le genre féroce, je reste émerveillé par le caractère corrosif de « Nains de jardin », qui peint certains petits travers typiquement helvétiques, qu’on préfère cacher derrière des façades proprettes… Il a aussi questionné l’enseignement de la littérature dans « Les beaux sentiments », qui a eu un prix en Suisse. Les deux ouvrages ont paru chez Campiche, et devraient donc se trouver en France aussi.

    1. Avatar de cecile
      cecile

      @ DF : je n’ai plus qu’à noter alors.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.