Disparitions de Natsuo Kirino

Quatrième de couverture

À dix-huit ans, Kasumi est montée dans un bus et a fui la maison familiale pour tenter sa chance à Tokyo. Après quinze ans d’absence, elle revient pour quelques jours à Hokkaido. Mais plus elle se rapproche de cette région inhospitalière de montagnes rudes et de mer grise, plus elle éprouve une inquiétude diffuse. Peut-être est-ce parce qu’il y a, toute proche, cette ville natale qu’elle a oubliée.

Est-ce l’incongruité de la situation dans laquelle elle se trouve, dans cette voiture, entre son mari, ses enfants et son amant ? Ou ressent-elle confusément résonner entre ces montagnes écrasantes tous les signes de la tragédie à venir : la disparition inexplicable de sa petite fille… Commence alors pour Kasumi une lente dérive, une enquête désespérée au cours de laquelle elle recevra l’aide inattendue d’Utsumi, un ancien inspecteur de police.

Mon avis

Voilà un livre qui est resté cinq ans dans ma PAL (pour tout dire il était passé subrepticement dans ma bibliothèque) et qui m’a laissé toute perplexe. Je ne saurai même pas vous dire si j’ai aimé ou pas. Le roman commence par l’adulère de Kasumi avec Ishiyama, client important de Moriwaki (mari de la dame). Au début, on peut penser que le roman va s’enfoncer entre amour et haine, regrets, gênes et honte. Mais non. Kasumi va à fond dans ce qu’elle fait et décide de partir en vacances avec son mari chez son amant, et ce dans la région de son enfance. C’est d’autant plus perturbant pour elle puisqu’elle n’y est pas revenu depuis qu’elle s’est enfui de chez ses parents à l’âge de 18 ans. Au Japon, c’est mal vu car elle a abandonné ses parents et ne leur apporte pas le soutien entre générations qu’elle devrait.

S’en suit des tensions puisqu’en plus de l’amant, il y a en plus la femme de l’amant. Il faut dire que Kasumi et Ishiyama arrive à faire l’amour dans le salon pendant que tout le monde dort. Kasumi en vient une nuit à vouloir abandonner ses deux filles pour vivre avec son amant. Le lendemain, sa fille aînée disparait. Elle y voit plein de chose : la punition d’avoir voulu abandonner ses enfants ou bien d’avoir abandonner ses parents. 

La construction devient alors assez différente puisqu’avant on n’avait que le point de vue de Kasumi et maintenant, on a les points de vue des quatre habitants adultes de la maison mais aussi des autres habitants de la résidence de vacances. L’impression que l’on en retire c’est que finalement l’attente n’est que dans le coeur de Kasumi : plus personne d’autre attend. Mais pour tous, il y a une sorte de langueur : le temps passe mais très très lentement. Sauf peut être pour Utsumi, ex-policier qui va mourir et qui aide Kasumi dans son enquête. Pour lui le temps passe trop vite (on le comprend) mais finalement il va réaliser qu’il n’y peut rien. Il n’y a qu’une seule impression que je n’ai pas ressenti c’est le vide et pourtant c’est celui que je m’attendais le plus à avoir.

Le livre porte plus sur Kasumi et la disparition de ses rêves que sur la disparition de la petite fille (c’est peut être ce qui justifie le s du titre). Cela se voit d’autant plus que la fin laisse en suspend la vie de celle-ci. Je vais lire L’année brouillard (pour savoir si le thème de la disparition d’un enfant est traitée de la même manière).

D’autres avis

Ceux de Camille, de Thalie, d’Anna-Paule

Références

Disparitions de Natsuo KIRINO – traduit du japonais par Sylvain Chupin (10/18 – Domaine étranger, 2004)

 


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