Danse avec ma mère de Béatrice Shalit

 

Quatrième de couverture

''Eden Bromberg apprend qu'il lui reste un an à vivre. Son seul espoir est lié à un mystérieux traitement, lequel demande de s'enfermer dans une maison de repos d'un genre particulier : "Le train sifflera trois fois". Elle y entraîne sa mère, qu'elle ne peut laisser seule mais qui, à 85 ans, a gardé toute son énergie, c'est-à-dire toute sa capacité à l'humilier, à la torturer, à faire de sa vie un enfer. Leur éternel duel peut reprendre de plus belle. Sauf que peu à peu la réalité semble dériver.

Où Éden et sa mère se trouvent-elles réellement ? Où Gussie, le directeur de la maison, mixte de rabbin, de psy et de travesti, veut-il les emmener ? Entre roman familial, conte fantastique et farce macabre (quelque chose comme La Montagne magique racontée par Woody Allen), Béatrice Shalit nous le fait découvrir avec une douceur, une tendresse pour ses personnages qui n'empêchent pas l'ironie, de même qu'à l'heure de mourir rien n'empêche qu'on se mette à danser avec sa mère, comme un temps lointain du bonheur."

Quelques informations supplémentaires

Oui, j'assume : c'est le livre qui a fait la polémique au début du mois de juin parce que l'auteur s'est plainte dans les colonnes du Monde de ne pas être lu. Vous pouvez aller vous renseigner ici ou encore ici. J'ai découvert ce livre grâce aux statistiques de mon blog (en sachant que je n'ai parlé d'aucun livre de Léo Scheer, j'ai été un peu surprise de l'y voir apparaître). J'avoue que la polémique ne m'aurait pas du tout envie de lire le livre (si j'avais été au courant) mais en fouillant un peu, j'ai trouvé une vidéo de Béatrice Shalit (sur le site de l'éditeur) parlant de son livre. Et là, j'avoue avoir commandé le livre pour en savoir plus…

Mon avis

J'ai été agréablement surprise : c'est un très bon livre. L'auteure vous emmène dans un monde qui ressemble à celui-ci mais où on a une impression de flottement. Le train sifflera trois fois est une "maison de repos" où séjourne des accidentés de la vie. Ils y vivent une existence paisible en apparence, parfois il se révolte mais dans l'ensemble ils sont calmes. Il y a Écran Noir (Pénélope) une ex-junkie ; Julio le fils de Gussie qui a eu un accident d'échaffaudage ; Monsieur et Madame Art qui ont perdu leur fils ; Madame Andrée dont la vie reste mystérieuse ; Éden (atteinte d'un lipome qu'un robot lui a enlevé) et sa mère Alonit en conflit parce qu'elles ne se comprennent pas et Gussie le chef d'orchestre un peu loufoque. Celui-ci va organiser des joutes pour que Éden et sa mère puissent enfin se dire tout ce qu'elles ne se sont jamais dits. Éden va ainsi apprendre le destin de son homonyme (sa tante) pendant la Seconde Guerre Mondiale. Tout ce petit monde forme une communauté très attachante. Il y a aussi les enfants d'Éden et son mari défunt qui interviennent de temps en temps. Béatrice Shalit les décrit tous avec "tendresse" et "douceur" comme le dit si bien la couverture. C'est cependant cette impression de flottement, que l'auteur a su donner à son roman, que j'ai le plus aimé. On a l'impression d'y voir un monde plus lumineux (après j'ai compris pourquoi), mais aussi plus franc (les gens se disent ce qu'ils pensent).

Finalement, quand vous fermez ce livre, vous ne savez pas exactement ce que vous avez lu : on a à la fois l'impression d'avoir saisi ce que l'auteure voulait nous dire tout en se disant que peut-être ce n'est pas vraiment ça.

En conclusion, un petit livre étrange mais une très belle lecture. Ce serait dommage qu'il ne trouve pas de lecteur.

Références

Danse avec ma mère de Béatrice SHALIT (Éditions Léo Scheer, 2009)

 


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